Playlist d'explorations digitales
Mixée par la team west (un blog, quoi !)
Morceaux choisis de la Maddy Keynote 2017
Un résumé des tendances de l’innovation française à travers 9 citations
Cette année c’était la deuxième édition de la Maddy Keynote qui est en train de devenir un évènement incontournable de l’innovation hexagonale. En tant qu’exploratrice d’expériences digitales, West ne pouvait pas rater ça 🙂
Holoportation, homo medicus, crowdacting, robot cuisinier, soft skills, exosquelette, blockchain… un nuage de mots, barbares ou chargés de promesses, qui synthétise les grands sujets de réflexion qui agiteront le monde de l’innovation en 2017.
Voici le décryptage de l’agence West de cette Maddy Keynote 2017. Décollage imminent !
Comment va-t-on inventer ensemble une action collective au XXIème siècle ?
Pascal Canfin, Ancien ministre délégué au Développement & Directeur Général — WWF France
Les nouvelles technologies ont, on l’oublie trop, un impact énorme sur l’environnement : le visionnage de vidéos sur Youtube représenterait ainsi 1,2% de la consommation d’électricité mondiale (dix fois plus qu’en 2012). Toutefois ces mêmes technologies ont aussi une capacité transformationnelle inédite, le pouvoir de faire évoluer notre société en générant de nouvelles formes de démocratie numérique. La data ou les réseaux sociaux sont de puissants leviers pour faire résonner un message ou faire sentir à des individus qu’ils font partie d’une communauté et donc, la capacité de faire bouger les choses. Bienvenue à l’ère du crowdacting.
Il n’y a pas de fun à jouer contre un robot.
Alain Resplandy-Bernard, Directeur Général — PMU
À l’heure de l’explosion des paris sportifs en ligne via le smartphone et de l’accroissement constant de la pratique de l’e-sport comme des jeux vidéo, il faut inventer le bar e-sport de demain, le nouveau bar PMU connecté. Un lieu où partager sa passion. Un lieu où data, émotion, lien social et, très important, éthique composeront ce savant mélange qu’est le plaisir de jouer. DataViz, dispositifs interactifs, objets connectés, robots d’accueil seront indispensables à la fabrication de tels lieux.
En 2017, on peut parler de virtuel réel
Anne Boussarie, Directrice Générale — Getty Images
Si Getty Images est une mine de contenus, c’est également un incroyable révélateur de tendances. Que peut-on déduire du bond des mots clefs « Virtual Reality » (+ 327%) ou « 360 » dans les requêtes des utilisateurs de cette banque d’images ? Que l’année 2017 semble être l’année où la réalité virtuelle rentrera dans notre quotidien, grâce à des dispositifs enfin abordables et la création de contenus adaptés. Ainsi, après les images qui permettent de découvrir des lieux où l’on n’a jamais été, la réalité virtuelle sera la promesse d’une émotion décuplée, le sentiment de vivre réellement une expérience. Le prochain défi sera d’y ajouter du lien social.
Un chinois comme un vendéen a le droit de savoir ce qu’il a dans son assiette.
Hervé Pillaud, Agriculteur
Certes, consommer local est devenu un devoir citoyen, mais il faut, par contre, produire global : la France doit apporter sa contribution pour essayer de nourrir les milliards d’individus vivant en Asie. Or la traçabilité de l’aliment est au cœur d’une telle globalisation et sa mise en œuvre actuelle coûte trop cher pour être mise à l’échelle. La solution serait d’apporter de la transparence sur toutes les étapes de production en recourant à la blockchain, seule solution envisageable pour tisser un réseau collaboratif décentralisé formé de microentreprises de production et de lointains consommateurs. Alors MVP (minimum viable product) ou POC (proof of concept), peu importe tant que des cas d’usages comme Provenance sont construits et que la connaissance ainsi cumulée soit partagée à tous.
Le plaisir restera au cœur de l’alimentation.
Christophe Duhamel, Fondateur — Marmiton
Cela vous semble une évidence si vous faites partie des 97% de français qui allient alimentation au plaisir (chiffres Maddyness). On accepte même de manger autrement, moins de viande et plus d’insectes par exemple (Jimini’s), si le plaisir est là. Mais où est ce dernier dans ces solutions qui nous offrent d’absorber l’équivalent d’un repas ou d’une tasse à café de manière « efficace », promesses du SmartGum de OneGum ou de la boisson Feed ? On nous pronostique également que les technologies ré-enchanteront la cuisine : adieu gestion des stocks, heures d’épluchage, migraines lors du choix de la meilleure recette. Cependant, la réalité augmentée sur le plan de travail, l’IA de Chef Watson ou la multiplication des services de livraison rapide semblent laisser de côté le fait-maison, la créativité intuitive, la transmission, l’éducation du goût… Saura-t-on mieux se faire cuire un œuf en 2032 ?
Le soin c’est humain, c’est donner et recevoir — demain ce sera une nouvelle façon de prendre soin de soi.
Odile Peixoto, Healthcare Director — BVA
Grâce à la data, chacun va redécouvrir son corps, devenir acteur de sa santé, voire décideur face à des choix médicaux. Laissons donc à Watson l’oncologie, aux algorithmes les analyses d’imageries médicales ou à la réalité virtuelle la guérison de troubles mentaux, pour nous concentrer sur l’humain. Et si le docteur de demain était, non plus un spécialiste, mais un Médecin Global, capable d’avoir une vue d’ensemble du patient (bien-être et santé, vie professionnelle, religion), une sorte de bio-conseiller ? On aurait envie d’arrêter de parler de « patient que l’on guérit » et de commencer à « répondre aux besoins d’un utilisateur », comme Wandercraft qui offre « un véhicule », comprenez un exosquelette, à ses utilisateurs, des personnes en fauteuil roulant.
Le transhumanisme c’est s’offrir plus de quantité de vie et non pas de qualité.
Guy Vallancien, Chirurgien & Professeur d’urologie
Les lourds investissements financiers dans la recherche sur l’éternelle jeunesse traduisent bien notre volonté de vieillir en santé et en beauté. L’innovation réparatrice d’une part et la médecine prédictive d’autre part, sont deux champs qui visent à atteindre cet objectif. Le premier pose la question du transhumanisme, car on innove pour réparer l’humain mais en remplaçant des pièces on l’augmente déjà aujourd’hui. Le second, basé sur un système de normes, pose quant à lui un problème éthique car l’homme normal n’existe pas. Et l’on en revient à la notion de soin, bien différente de celle de santé : prendre soin d’un individu ce n’est pas forcément l’obliger à changer son mode de vie ou à prendre un traitement car on lui aura prédit un souci de santé. Quelle sera notre liberté individuelle face à une prédiction médicale ?
Nous avons de plus en plus de connaissances, le but n’est pas de les mémoriser mais de savoir les trier, les hiérarchiser, les croiser entre elles.
Muy Cheng Peich, Director of Education, Contents & Training — Bibliothèques Sans Frontières
Réinventer l’éducation, un défi vieux comme le monde. Pour certains experts, l’apprentissage doit se faire en groupe, en construisant un projet : learning by making. Ce mantra, suivi par des initiatives comme Schoolab ou l’ONG Bibliothèques Sans Frontières, se base sur le travail collectif, le mélange des profils ou encore l’erreur comme source d’apprentissage. On peut également parler de social learning, c’est-à-dire apprendre les uns des autres grâce à une approche pluridisciplinaire mêlant âges et compétences, comme le classico designer-ingénieur-commercial. Il ne s’agit plus, à l’heure des algorithmes et autres bases de données géantes d’engranger un maximum de connaissances, mais plutôt, de développer ses softs skills, à savoir l’aptitude à communiquer, agir en groupe, évoluer dans un environnement…
Interagissez en réalité mixte, tête haute et mains libres.
Benoit Le Pichon, Technical Evangelist — Microsoft
C’est la promesse du casque HoloLens de Microsoft : un ordinateur holographique autonome qui nous plonge dans une réalité mixte où l’on peut interagir avec d’autres utilisateurs (5 environ) et manipuler des hologrammes. Un de ses atouts ? Le travail sur l’ergonomie du casque qui permet de conserver ses lunettes et d’oublier le dispositif. En effet celui-ci ne repose pas sur le nez de l’utilisateur et ses 600 grammes sont supportés par la tête. Le fait de voir son environnement réel permettrait de diminuer très fortement la sensation de mal de mer, habituelle dans les expériences de RV. Enfin, on retient des modes d’interaction à développer : commandes vocales bien sûr, mais aussi des gestes précis de la main dans le champ de la caméra comme le bloom (affichage d’un menu) et l’air tap (clic).
En bref
Cet évènement fut l’occasion de nous rendre compte, comme Xavier Niel nous le dit, que la France est réellement devenue «terre de startups», au même titre que la Silicon Valley. Bravo à Maddyness pour cette organisation au cordeau et l’excellent niveau des speakers. Une chose est sûre West sera encore là pour la troisième édition !