Playlist d'explorations digitales

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West explore les Futur.e.s – 1ère partie

Fin juin, l’équipe West s’est rendue à Futur.e.s, le festival du numérique qui s’est tenu pendant trois jours à la Porte de la Villette à Paris. Le festival s’est exposé au public sous plusieurs formats comprenant des conférences, master class et tables rondes. Elles étaient l’occasion de rassembler des intervenants aux expertises très variées. Le public avait également accès à des workshops sur des sujets plus spécifiques ainsi que des démonstrations de produits numériques répondant à des problématiques « du futur ».

Débrief de notre « exploration des futurs possibles » qui a été riche en apprentissage et en découvertes ! Cette première partie s’intéresse à l’art, la créativité, la tech et l’accessibilité.


Art et créativité, réinventer le modèle d’entreprise

Notre première exploration concerne l’art et de la créativité, ou plus particulièrement, comment imaginer des environnements propices à leur développement dans le monde de demain.

 

Oublier les anciens modèles

Phil Libin, le cofondateur d’Evernote est brillamment intervenu sur ce thème avec une conférence Silicon Valley model is outdated!. C’est en anglais qu’il a expliqué à l’assistance que le modèle de la start-up ne pouvait pas être efficace sur le long terme car il n’était pas centré sur le produit et ses utilisateurs.

 

« The concept of growth hacking makes no sense for any company wanting to be sustainable. »

Pour lui, la recherche du développement financier rapide et à tout prix dans un contexte d’entreprise n’a aucun sens, surtout lorsqu’il se fait au détriment du contenu. La start-up place la définition du modèle d’entreprise avant la création et le perfectionnement de son produit ou de son expertise. Pour aller à l’encontre de ce modèle largement établi, il souhaite s’inspirer des « business models » hollywoodiens tels que Netflix, HBO ou Pixar qui placent le contenu de leur plate-forme au centre de leur stratégie de développement.

C’est ainsi qu’il a monté son nouveau studio de création All Turtles suivants ces trois leitmotivs de création d’entreprise :

  • « True talent is rare but evenly distributed in the world. »

Pour recruter des collaborateurs de génie, il faut les rechercher partout dans le monde.

  • « Creativity is a process. »

Il n’y a pas de génie né. La créativité est quelque chose qui s’apprend.

  • « Love the problem, not the solution. »

Il existe toujours plusieurs possibilités pour répondre à un problème. Si un produit répond de manière pertinente à un problème, il sera possible de le développer et de le faire évoluer au cours du temps.

 

Imaginer de nouveaux « studios de création »

Revoir la structure du modèle d’entreprise pour générer des idées et des produits plus pertinents et pérennes est aussi une question qui a été abordée dans la table ronde Le studio de création, nouveau modèle pour l’innovation du futur ? .

Ishan Bhojwani, représentant de beta.gouv.fr nous a exposé sa manière de revoir le système public via une approche centrée sur les besoins utilisateurs.Même si ce procédé n’est pas exactement avant-gardiste, il reste fondamental pour traiter ce type de problématiques et l’appliquer au contexte du service public est particulièrement intéressant. D’autant plus qu’il s’agit d’une approche qui a déjà fait ses preuves dans d’autres systèmes administratifs comme celui du Royaume-Uni par exemple.

« Notre efficacité vient du fait que nos projets sont portés par des irritants. »

C’est avec un concept « d’intrapreneurs » que le gouvernement tente de répondre aux problématiques directs des usagers. Les agents publics sont les témoins quotidiens de problèmes comme des files d’attente trop longues pour remplacer son passeport ou déclarer une naissance ou encore des procédures administratives trop compliquées à comprendre pour un usager lambda. Ce sont ces agents publics qui sont le plus à même de dénoncer ces problèmes. Et leur mission ne s’arrête pas là, ils sont ensuite chargés de monter leur « start-up d’État » pour une période de six mois à un an. Leur mission est de proposer des solutions numériques pour pallier les problèmes identifiés. C’est ainsi que ces projets portés par des « irritants » s’inscrivent parfaitement dans le quotidien des usagers.

 

Tech et handicap, communiquer par tous les moyens

Comprendre le quotidien des utilisateurs est aussi une idée centrale dans le domaine de l’accessibilité. Peut-on parler de handicap lorsqu’il s’agit surtout de comprendre le point de vue d’un utilisateur utilisant d’autres sens comme on parlerait une autre langue ?

 

Créer de nouveaux outils de communication pour tous

C’est avec cette idée de relativité de la notion de handicap qu’Adrien Meslet, directeur d’Ava France, a introduit son intervention à Futur.e.s L’IA au service de la traduction automatique et de l’accessibilité linguistique : des passerelles avec le monde des Sourds. Dans cette optique de faciliter la vie quotidienne des personnes malentendantes, l’application mobile Ava permet de sous-titrer « en live » des conversations. Le système de captation des sons s’étant grandement amélioré ces dernières années pour atteindre 200 mots/minute, il est désormais possible de retranscrire la plupart des conversations que ce soit dans la vie de tous les jours ou dans un contexte professionnel.

Avec une application concentrée d’abord purement sur l’accessibilité, l’entreprise imagine maintenant élargir le champ des possibles en couplant son expertise de captation avec la traduction afin de créer un traducteur instantané. Une limite demeure pourtant par rapport à un humain endossant le même rôle : l’interprétation des mots.

« Google Translate, par exemple, est un dictionnaire de plus en plus élaboré mais ce n’est pas un interprète. »

Une dernière innovation sur laquelle garder un œil en terme d’accessibilité, c’est la création de gants connectés permettant de capter le langage des signes et de les traduire aux personnes ne le comprenant pas. Il reste encore quelques limites à cette technologie qui ne permet pas de capter le mouvement des yeux, la direction des épaules ou encore les expressions du visage qui sont des éléments essentiels dans la langue des signes.

 


 

Cette première partie de festival nous a donné un bon aperçu de l’émergence de nouveaux usages au cœur de l’organisation d’entreprise. La structure des start-ups a été remise en question, malgré sa relative nouveauté dans le monde du travail. De nouveaux acteurs questionnent déjà sa pertinence et son efficacité à générer de l’innovation et de la créativité. De même, les moyens de communication évoluent et les solutions imaginées pour pallier certains handicaps révèlent de nouvelles opportunités qui vont plus loin que leur mission première.

L’exploration n’est pas terminée ! Un deuxième article sur l’intelligence artificielle, le traitement des données et la transition numérique et écologique suivra bientôt sur notre blog.

 

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