Playlist d'explorations digitales

Mixée par la team west (un blog, quoi !)

Élections, piège à data ?

Et si les élections présidentielles étaient drivées par la data ?

Le digital s’immisce dans nos vies, qu’on le souhaite ou non. Que ce soit dans notre vie perso ou pro, on n’y coupe pas. Alors pourquoi les politiciens s’en priveraient-ils ?
Bon, commençons par le commencement et parlons de la data.

PART 1

De quoi s’agit-il ?

On va parler ici de Big data, l’analyse de grands volumes de données aux formats variés pour en sortir une ou des informations utiles à l’organisation, la “targetisation”
Généralement le Big data permet aux marques d’améliorer la relation avec leurs audiences grâce à des offres personnalisées, des campagnes de communication adaptées, etc.
On comprend alors tout l’enjeu pour nos chers candidats d’utiliser ces fameuses data pour “targeter” aux mieux leurs futurs électeurs et concentrer leurs investissements en communication sur les indécis. L’autre avantage de cette démarche est d’éviter de paraître trop intrusifs et, cerise sur le gâteau, montrer à quel point ils sont “IN”, “branchés digital”, en adéquation avec leur temps quoi !
Accumuler de la data c’est déjà pas mal, mais pour parvenir au pinacle de l’influence digitale encore faut-il en tirer les enseignements afin de tirer parti de la puissance des réseaux sociaux.

Revenons à nos politiciens chéris.

Comment peuvent-ils, nous influencer, nous, électeurs, avec seulement des données et/ou avec les réseaux sociaux ?

Démarrons avec la data.

Je vous pose directement une colle : qu’est-ce que B. Obama, F. Hollande et E. Macron ont en commun ?
La réponse est assez simple : l’exploitation de la data issue des précédentes élections lors de leur campagne notamment avec nos frenchis LMP. Ces données publiques sont diffusées par le ministère de l’intérieur, l’INSEE ou autres organismes d’état.
Ce trio de français, Guillaume Liegey, Arthur Muller et Vincent Pons a développé un logiciel qui  diagnostique la France (ou n’importe quel pays du moment que les données sont suffisamment exploitables) puis l’équipe prend le relais et réalise du porte-à-porte (oui, vous avez bien lu, la bonne vieille méthode du porte-à-porte).

Comment ça marche ?

Le logiciel en question se nomme “Cinquante + Un” en référence au pourcentage de voix nécessaire pour être élu. Il permet de savoir OÙ une élection va se jouer. C’est en quelque sorte le Google Maps des politiciens.

illustration 1 élection & data | agence West

Le logiciel est capable d’afficher les endroits dans lesquels on vote le plus à gauche, au centre ou à droite ces 10 dernières années, tout en indiquant le taux de chômage, le revenu médian, l’âge moyen et aussi et surtout, le taux d’abstention de ces zones.
Pour joindre l’utile à l’agréable, ce logiciel à pour vocation de faire gagner des voix tout en luttant contre l’abstention.

En pratique, voilà comment ça se passe :

l’équipe LMP récupère toutes les études INSEE réalisées sur la population ces 10 dernières années, fait de même pour les listes électorales, toutes ces jolies petites données vont ensuite aller dans le logiciel pour être analysées. Les algorithmes vont traduire toutes ces infos sur une carte de France. Cette carte va être découpée en 60 000 petits carrés de 1 000 personnes et pour chacun de ces carrés, on obtient tous les résultats des élections depuis 2007 ainsi que : l’âge, le revenu moyen et le taux d’abstention de chaque quartier. Je vous laisse deviner la suite : un candidat de Gauche va, par exemple, cibler des quartiers qui ont déjà votés à gauche dans le passé mais qui aujourd’hui s’abstiennent de voter ou alors votent différemment.

illustration 2 élection & data | agence West
Ces personnes là sont alors “targetées” afin de récupérer des voix à gauche et pour cela, le porte-à-porte intervient pour les convaincre. Voilà voilà ! Ça parait simple mais il fallait y penser et surtout développer le fameux logiciel.

La data permet aussi de manier avec intelligence les réseaux sociaux et ainsi s’adapter aux cibles qu’elle a fait émerger.

PART 2

Passons maintenant aux réseaux sociaux.

Je vous épargne la liste connue de tous les réseaux sociaux occidentaux ainsi que leur cible qui est assez évidente.
Rien de mieux, donc, pour toucher les “d’jeuns” que de jouer avec ces outils de communication. Les politiciens utilisent majoritairement Facebook et Twitter pour le côté plus pro, plus sérieux. Imaginez une M. Le Pen sur Snap’ avec un masque de pirate borgne… LOL ! Ou encore un E. Macron sur Insta avec une photo au “saut du lit” avec le fameux #iwokeuplikethis. Même si certains l’ont quand même tenté… Bref.

illustration 3 élection & data | agence West

Entre tweets cinglants et tribunes sur Facebook, cette année, nous avons été servis. Joutes verbales et prises de parole en tout genre, les politiciens se lâchent (et commencent même à lasser leur auditoire). Leur présence sur les réseaux sociaux n’est pas anodine comme vous vous en doutez, elle permet de toucher une cible plus jeune, les 18-25 ans, souvent présente sur la liste des abstentionnistes (autour des 52%).

Le grand vainqueur des réseaux sociaux est, cette année,  J-L. Mélenchon, avec 1 410 282 citations et (en moyenne par semaine) 10 000 j’aime sur Facebook, 300 retweets ainsi qu’une chaîne Youtube avec plus de 320 000 abonnés soit plus que le nombre moyen de téléspectateurs sur les chaînes d’information en continu. Il a aussi fait le buzz avec un jeu vidéo 2D Fiscal Kombat réalisé sous la supervision de Manuel Bompard (son directeur de campagne).
M. Le Pen le talonne de près avec E. Macron qui lui, a créé des podcast (soundcloud et iTunes) avec Marcel Gauchet. 

illustration 4 élection & data | agence WestPour résumer, les politiciens sur le net “targetent” majoritairement les abstentionnistes et les jeunes. Et comme le dit Aurore Bergé, ex-directrice de la campagne numérique d’Alain JuppéLes réseaux sociaux ne font pas gagner mais ils peuvent faire perdre” donc mieux vaut savoir les manier avec habileté.  

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